Page 49 - Une Famille Volante
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Alger-Zinder-Fort Archambault-Alger
Première liaison aérienne Alger-Niger-Tchad, retour par le Hoggar
Après l’exploit de Marcel Germain et Robert Volmerange qui avaient ouvert la voie aérienne de
Djanet le 11 novembre 1932, il y a plus d’un an, ce nouveau raid de la famille Germain a comme
objectif de rallier Alger à Zinder, pour ouvrir une nouvelle liaison aérienne Algérie-Niger.
Cette fois, c’est Robert Germain, cousin de Marcel, qui tente l’aventure, accompagné de Georges
Descamps, co-pilote navigateur, et de M. Lavaud chargé du reportage photographique de l’ex-
pédition.
Samedi 13 janvier 1934, décollage d’Alger à 6 h 45 avec le De Havilland 84 Dragon F-AMTR.
À 11 h 30 ils sont à El-Goléa, puis à 14 h 30 à In-Salah.
Le lendemain dimanche, Robert Germain se pose à Tamanrasset à 11 h 30, puis il suit la piste
jusqu’à In-Guezzam où ils se posent vers 17 heures. Ils en repartent le lundi à 7 h 45, se posent
au Niger à In-Gal et inaugurent le terrain d’Agadès à 13 h 30.
Ils réalisent ainsi la première liaison Alger-Agadès, et en moins de trois jours.
Dès le lendemain mardi 16 janvier, le Dragon poursuit son vol jusqu’à Zinder, en suivant la piste
non balisée depuis In-Guezzam.
Ainsi, à près d’un an d’intervalle, les deux cousins auront ouvert deux nouvelles voies aériennes,
Marcel Germain à Djanet et Robert Germain à Zinder.
Sur leur lancée, ils poursuivent ensuite leur voyage jusqu’au Tchad.
Après quelques jours de repos à Fort-Archambault, l’équipage prend le chemin du retour au cours
duquel la performance surpassera celle du trajet aller. Parti de Zinder au matin du 1 février, le
er
Dragon, après deux escales à In-Gal et In-Guezzam, atterrit le soir à Tamanrasset pour y passer
la nuit. Robert Germain en repart le lendemain dès la première heure et fait une seule escale à
El-Goléa, avant de boucler son parcours de 3 500 kilomètres à Maison-Blanche le 2 février 1934
à la tombée de la nuit.
La revue aéronautique Le Manche à Balai dans son numéro 10 rapporte ainsi l’événement dans
un style épique :
Le voyage de Robert Germain n’est pas seulement le geste symbolique du pilote qui réalise pour
la première fois une performance, mais il a l’avantage beaucoup plus considérable d’être le coup
de ciseau qui déchire le voile de l’inconnu et qui ouvre ainsi une voie nouvelle, plus courte, plus
sûre et plus agréable à l’aviation française.
Toujours dans le même style de l’époque, Le Manche à Balai conclut :
Robert Germain a fait preuve pendant ce voyage d’un cran et d’une audace qui firent l’admiration
de tous ceux qui le virent passer, et en particulier du colonel Weiss qui se trouvait à Tamanras-
set. Il se classe, par ce voyage et par ses précédents, parmi les grands pilotes privés d’Algérie.
Quant à Georges Descamps, ses qualités de pilote sont suffisamment connues et appréciées de
tous. Nous nous attacherons seulement à préciser ses qualités de navigateur qui furent particu-
lièrement mises en évidence par ce dernier voyage. C‘est lui en effet qui assura la navigation, et
la précision du retour est son œuvre.
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