Page 31 - C'est la Faute aux Oiseaux

Naissance d’un Phalène-Hispano

Le 16 janvier 1933, l’Aéro-club de Mascara passe commande à la Société anonyme des avions
Caudron, 52 et 72 rue Guynemer à Issy-les-Moulineaux, d’un avion C.289/9 Phalène.

Cet appareil est produit sous le numéro de série 6816/4 et reçoit le certificat de navigation 03240,
il est immatriculé F-AMMS.
Il s’agit d’un monoplan à aile haute, quadriplace, dont les caractéristiques sont les suivantes :

Envergure : 11,620 - Longueur : 8,362 m - Hauteur : 2,796 m
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Surface portante : 23 m - Charge au m : 47,41kg - Charge au cheval : 7,34 kg
Poids à vide : 616 kg - Poids carburant : 187 kg - Poids lubrifiant : 12 kg - Poids pilote : 80 kg
Chargement autorisé : 205 kg - Poids maximum autorisé : 1 100 kg - Passagers autorisés : 3

Contenance des réservoirs : 260 litres - Contenance du réservoir d’huile : 12 litres
Atterrisseur : Amortisseurs Messier, deux roues de 550 x 175, une roulette de queue
Charge sur roulette de queue : 110 kg - Freins Messier - Manche au plafond

Moteur : Hispano-Suiza type 5 Q ( 5 cylindres en étoile) - Puissance : 150 ch
Hélice Merville 472 ( bois) ou hélice Levasseur 454 ML ( métal)

Démarreur : Auto-vireur Viet avec magnéto de départ
L’équipement : Thermomètre et manomètre d’huile, thermomètre extérieur, manomètre d’es-
sence, compte tours, anémomètre Badin, variomètre, altimètre, chronomètre, contrôleur de vol
(bille-aiguille-clinomètre), compas Morel, commande de réglage du radiateur d’huile.

Le prix d’achat de cet avion est de 121 280 francs, réglé de la façon suivante :
Prime d’achat accordé par l’état à l’aéro-club : 57 200 fr

Remise gracieuse consentie par René Caudron à son client : 11 845 fr
Versement à la commande : 15 000 fr, versement à la livraison : 10 000 fr et trois versements à
60 jours d’intervalle : deux de 9 078 fr, un de 9 079 fr, un de 27 235 fr

Commandé le 16 janvier 1933, l’avion est livré à Guyancourt 8 octobre 1933
Cet avion sera revendu le 11 avril 1935 au prix de 35 000 fr payable 17 500 fr comptant et deux

versements de chacun de 8 750 fr à fin juin et fin août de la même année.
Ces quelques indications peuvent paraître fastidieuses aux non initiés aux choses de l’aéronau-
tique, mais elles intéressent ceux qui pratiquent aujourd’hui ce qu’on appelle l’aviation générale.
À l’intention de ces derniers j’ajouterai qu’en 1933 le prix du litre d’essence aviation est de 2,15 fr
et celui du litre d’huile aviation est de 15,00 fr. Une bougie BG coûte 4,50 fr.

Taxe d’atterrissage pour le F-AMMS à Lyon-Bron : 9,00 fr, à Perpignan : 7,20 fr, à Oran : 18,00 fr.

Une nuitée en hôtel moyen coûte 30,00 fr.
On peut se demander aujourd’hui si, en 1933/1934, un quadriplace de tourisme pouvait effec-
tuer normalement des liaisons sur des distances relativement grandes, sans disposer de moyens
radios. La réponse est oui, il le pouvait parfaitement. En voici une preuve au hasard parmi
beaucoup d’autres : Le 4 août 1934, je pars de Mascara au lever de jour, avec trois passagers, à
bord du F-AMMS. Ce même 4 août à 18 h, je me pose tranquillement sur l’aérodrome Caudron
à Paris-Guyancourt après avoir franchi la méditerranée entre Oran et le cap Palos et après avoir
déjeuné à Perpignan.

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